Benjamin Huynh est un.e artiste visuel.le pluridisciplinaire. Son parcours artistique a commencé en 2015 lorsqu’iel quitte sa région natale, la Côte d’Azur, pour poursuivre sa formation artistique à Toulouse et plus tard à l’École de recherche graphique (ERG) à Bruxelles. D’abord attiré.e par la performance, l’exploration artistique de Benjamin s’est orientée vers la peinture, l’installation et le travail du textile en arrivant à Bruxelles. Son travail sert de plateforme de recherche et d’exploration, approfondissant des thèmes tels que l’identité queer, la culture selfie, le recyclage et la positivité de l’espace.
Dans le paysage complexe de la peinture contemporaine, les frontières traditionnelles sont remises en question par des concepts tels que le network painting et transitive painting, qui incitent à réévaluer la structure hiérarchique historique du médium. Le travail de Benjamin Huynh s’inscrit dans cette transformation, cherchant à explorer le potentiel de la peinture dans un paradigme horizontal et interconnecté. L’horizontalité devient un nœud central à travers lequel son travail examine les concepts de care, d’inclusion et soft activism entrelacés avec les enjeux politiques queer contemporains. Ces notions fonctionnent comme des stratégies de survie essentielles dans le capitalisme tardif et font émerger la proposition faite pour la BIP 2024.
Les travaux présentés ici partent de collaborations avec des ami.e.s pour générer des matériaux sources, en particulier des selfies, une approche qui vise à être positive et à remettre en question la représentation des corps. Par ce biais, la peinture sert d’outil pour traverser les mondes des images, oscillant ici entre l’histoire de la peinture figurative occidentale et l’autoreprésentation du XXIe siècle par la photographie.
Rééxaminant l’esthétique traditionnelle et les assignations de genre, le travail de Benjamin Huynh, implique activement les personnes peintes dans une relation horizontale avec l’artiste. Cette proposition met en rapport la peinture et la question du dispositif, les œuvres résistent à leur sanctification conventionnelle par une approche positive de l’espace. Le travail textile et l’installation deviennent des outils pour s’affranchir de la toile tout en redéfinissant la muséographie et l’exposition comme un lieu de passage. La peinture figurative perturbe alors l’interaction distance-objet, culminant dans des installations où les travaux et les regardeur.euse.s convergent. Au cœur de cette exploration se trouve une approche tentaculaire, qui tisse des thèmes contemporains d’interconnection, de vie privée et d’auto-représentation. Les images de référence dérivées des selfies servent de canal pour explorer l’identité, l’incarnation des corps et l’impact de l’ère numérique sur l’expression de soi. La pratique de Benjamin Huynh n’est donc pas conçue comme une série, mais plutôt comme une collection d’objets interconnectés, chacun engageant un dialogue avec les autres. Ce sont des pièces qui interagissent et qui, comme un rhizome, prolifèrent.
Benjamin Huynh is a multidisciplinary visual artist. His artistic journey began in 2015 when he left his native region, the Côte d'Azur, to continue his artistic training in Toulouse and later at the School of Graphic Research (ERG) in Brussels. Initially attracted to performance, Benjamin's artistic exploration shifted to painting, installation and textile work upon arriving in Brussels. His work serves as a platform for research and exploration, delving into themes such as queer identity, selfie culture, recycling and the positivity of space.
In the complex landscape of contemporary painting, traditional boundaries are being challenged by concepts such as network painting and transitive painting, which prompt a reevaluation of the historical hierarchical structure of the medium. Benjamin Huynh's work is part of this transformation, seeking to explore the potential of painting in a horizontal and interconnected paradigm. Horizontality becomes a central node through which his work examines the concepts of care, inclusion and soft activism intertwined with contemporary queer political issues. These notions function as essential survival strategies in late capitalism and bring to light the proposal made for BIP 2024.
The works presented here start from collaborations with friends to generate source materials, in particular selfies, an approach which aims to be positive and to question the representation of bodies. In this way, painting serves as a tool to cross the worlds of images, oscillating here between the history of Western figurative painting and the self-representation of the 21st century through photography.
Reexamining traditional aesthetics and gender assignments, Benjamin Huynh's work actively involves the people painted in a horizontal relationship with the artist. This proposal connects painting and the question of the device, the works resist their conventional sanctification through a positive approach to space. Textile work and installation become tools to free oneself from the canvas while redefining museography and the exhibition as a place of passage. Figurative painting then disrupts the distance-object interaction, culminating in installations where the works and the viewers converge. At the heart of this exploration is a sprawling approach, which weaves together contemporary themes of interconnection, privacy and self-representation. Reference images derived from selfies serve as a channel to explore identity, the embodiment of bodies, and the impact of the digital age on self-expression. Benjamin Huynh's practice is therefore not conceived as a series, but rather as a collection of interconnected objects, each engaging in a dialogue with the others. These are parts that interact and, like a rhizome, proliferate.