BRETAGNE - ENCLOS PAROISSIAUX - SIZUN (29)

            Entre la baie de Morlaix et la rade de Brest, les enclos paroissiaux sont caractéristiques de l'architecture religieuse rurale de cette région de la Bretagne. Il datent pour la plupart des XVIe et XVIIe siècles. Si ces espaces sacrés obéissent tous au même schéma : une église, un calvaire et un ossuaire, un cimetière enclos de murs, et accessibles par une porte triomphale, ils sont tous différents par l’originalité de leur architecture, de leurs sculptures et de leurs ornementations extérieures et intérieures. 
L'existence de ces enclos paroissiaux s'explique par la prospérité économique de la Bretagne à cette époque. Une prospérité liée au commerce du lin et du chanvre qu’elle exporte dans toute l’Europe. Des matériaux cultivés et tissés pour la fabrication des voiles des navires, des vêtements et des cordages. Les villages s’enrichissent et construisent des enclos paroissiaux. La rivalité des paroisses engendre une surenchère, chacun cherchant à avoir un enclos plus imposant que le voisin. Fin du XVIIe siècle, la baisse de la production toilière et des exportations agricoles signe la fin de « cette période d’opulence architecturale.

SIZUN
Cet enclos paroissial construit aux XVIe et XVIIIe siècles, s’ouvre par « un arc de triomphe » dont la fonction est de protéger l’accès de l’espace sacré qui était aussi celui des morts et d’interdire l’accès aux animaux. Cette entrée, figure de la Renaissance bretonne, est à l'image des arcs de triomphe à la Romaine. Edifiée de 1585 à 1590, elle est rythmée sur 15 m. par trois grandes arcades encadrées de quatre colonnes corinthiennes et surmontées de six lanternons ainsi que du calvaire. Suivant l’exemple de Berven, la paroisse a eu recours aux artistes qui travaillaient à cette époque au château de Kerjean.
Au niveau du calvaire, trois croix portent le Crucifié, entouré de Marie et de Jean, et les deux larrons. Un petit autel y est dressé. Il était possible d’y accéder par un escalier dont il ne reste que quelques marches. Elle servait peut-être de tribune pour la prédication. La solennité du lieu est teintée de fantaisie avec un riche bestiaire. Tout à côté, on trouve une sirène – ou plutôt une femme-serpent - qui accueille le visiteur depuis l’angle de l’ossuaire. L’enclos de Sizun oscille ainsi en permanence entre la solennité et la fantaisie, qui confine parfois à l’étrangeté.

   

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Taken on: July 16, 2021

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Camera: Nikon D7500, f/5.3, 1/1250 sec, 86mm (=129mm), ISO 400 (more info) (hide info)

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Software:	DxO PhotoLab 3.3
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