Rwanda - génocide - Belgian peacekeepers - casques bleus belges - 7 avril 1994

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Le 6 avril 1994 l'avion du président Habyarimana est abattu à son arrivée à l'aéroport à Kigali, la capitale. 

Depuis plusieurs jours la "radio machette" (radio RTLM) annonce qu'il va se produire quelque chose. Le président est accusé d'avoir fait trop de concessions dans les négociations de paix. Le président vient d'accepter de mettre en œuvre ces accords, dont il freine l'application depuis plusieurs mois. 

L'armée française est engagée aux côtés du régime rwandais depuis le début du conflit entre les exilés Tutsi du Front Patriotique Rwandais et leur pays. L'état-major français pense aussi que le FPR a obtenu des avantages jugés exorbitants (général Quesnot, chef d'état-major particulier du président Mitterrand, devant la mission d'information parlementaire française). La France a quitté le Rwanda depuis décembre 1993, mais a des coopérants militaires qui restent sur place.

La Belgique est aussitôt accusée par la "radio machette" d'être responsable de l'attentat. L’ambassade de France relaie aussitôt cette information à ceux qui l'interrogent. Les soldats belges constituent l'épine dorsale de la mission de paix des nations unies, la MINUAR. Cette mission est interdite d'accès au lieu du crash de l'avion. Seuls des militaires français sont autorisés à venir sur le lieu du crash par la garde présidentielle rwandaise. 

Les principaux responsables hutu présumés s'opposer au déclenchement du génocide des Tutsi sont assassinés ou échappent de peu à leurs assassins, en même temps que commence le génocide des Tutsi. 

Le 7 avril au petit matin Agathe Uwilingiyimana, la première ministre du gouvernement de cohabitation est assassinée, malgré la protection d'une douzaine de casques bleus, dont dix belges, neutralisés par les militaires rwandais. Cohabitation parce que le multipartisme est entré en vigueur en 1992, suite à l'appel de La Baule de Mitterrand. La première ministre est "hutu du sud", contrairement au noyau dur des génocidaires qui sont "hutu du nord". Elle s'est imposée politiquement pour obtenir plus de justice entre les Hutu, les hutu du nord, autour de la famille du président exerçant jusqu'alors des abus de pouvoirs constants. Elle ne partage pas la chasse aux sorcières que la gendarmerie et l'armée rwandaise livrent aux Tutsi de l'intérieur.

Ensuite seuls les casques bleus belges de la garde de la première ministre, commandés par le lieutenant Thierry Lotin, sont confinés dans cette maison (turquoise !) d'un camp militaire de Kigali où ils seront criblés de balles. Le général Dallaire, commandant de la force des nations unies avait eu depuis plusieurs semaines une information selon laquelle des belges seraient assassinés pour provoquer leur départ de la mission de l'ONU. Quelques jours après ce massacre la Belgique annonce son retrait de la MINUAR.

Le 8 avril le gouvernement génocidaire, issu de ce coup d'état, dont les deux tiers des ministres furent ensuite condamnés pour génocide par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, est constitué entre autres à l'ambassade de France.

Le 21 avril 1994, le Conseil de sécurité des nations unies vote le retrait de la mission de l'ONU et ne maintient que 270 observateurs sous les ordres de Dallaire. Aucun des cinq membres permanents de ce conseil de sécurité, dont la France, n'a usé de son droit de veto.

On considère que 80 % du million de morts de ce génocide des Tutsi eurent lieu entre le 7 avril et la mi-mai 1994.

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