MAY, Line (nom de scène pour Jacqueline AMEYE)
Danseuse, acrobate, divette et fantaisiste française.
Répertoire : opéra bouffe, opérette et opérette à grand spectacle, comédie musicale, théâtre, variétés et mise en scène
Carrière : France, Belgique, Suisse, Martinique, Algérie.
Quelques rôles : Amaranthe (La Fille de Madame Angot), Anna Petrova (Balalaïka), Annonciade (Méditerranée), Aspasie (Phi-Phi), Azuri (Le Chant du désert), Bella Giretti et plus tard la Comtesse de La Place (Paganini), Céleste et Virginie (Monsieur Bourgogne), la Colonelle (Ignace), la Comtesse (Ta bouche), la Comtesse (Un Chapeau de paille d’Italie), la Comtesse des Gemmeries (Chanson gitane), la Comtesse Olga (Valses de Vienne), la Concierge (Mon p’tit Pote), Delphine (La Chaste Suzanne), Dolly Gallagher Levi (Hello Dolly !), Doña Inez (Le Prince de Madrid), la Duchesse (La Fille du Tambour-major), la Duchesse de Mollebranche (Entrez dans la danse), Ethel (Dix-neuf ans), Frédérique (Rêve de valse), Hermine (La Toison d’or), Honorine (Toi, c’est moi), Joséphina (Scaramouche), l’Habilleuse (La Danseuse aux étoiles), Ludovica (Rose de Noël), Madame Jules l’habilleuse et la Douairière de Chalencey (Les Trois valses), Madame Malicorne (Les Saltimbanques), Madame Trinchard (Nos Folles années), Mademoiselle Poumaillac (Pas sur la bouche), Marie-Sophie (Vienne chante et danse), Mère Pingret et Mère Grenu (Ciboulette), la Mère Supérieure (Les Mousquetaires au couvent), Minouche (Il faut marier Maman), Mirabella (Baron tzigane), Opportune (Les Cent vierges), Palacha (Douchka), Pepa (La Belle de Cadix), Pomodora et/ou Paola (Les Amants de Venise), la Princesse Božena Guddenstein zu Clumetz (Comtesse Maritza), la Reine de cœur (Alice au pays des merveilles), Séraphina (Violettes impériales), Suzanne (La Chaste Suzanne), Suzanne (No, no Nanette), Tante Eller (Oklahoma !), Tornada (Le Chanteur de Mexico), Virginie (Coquin de printemps), Wanda puis Miss Ethel (Rose-Marie), etc.
A CHARACTER SINGER, LINE MAY IS A GIFTED ARTIST WHOSE OUTSTANDING ISTRIONIC AND VOCAL ABILITIES LED HER TO TACKLE A WIDE REPERTOIRE, FROM OPERETTA, TO MUSICAL REVUES, BROADWAY AND FRENCH MUSICALS … A DANCER, A VIRTUOSO ACROBAT, AND A BRILLIANT SINGER, SHE ENJOYED A LONG CAREER IN FRANCE, BELGIUM, SWITZERLAND, ALGERIA AND IN THE FRENCH ANTILLES. SHE ALSO PERFORMED AS AN EFFECTIVE COMEDIAN AND LATER ON IN HER CAREER, SHE PORTRAYED BUFFO AND CAMEO PARTS WITH PANACHE, COMBINED WITH A REGAL STAGE PRESENCE. SHE IS ALSO A NOTED STAGE DIRECTOR AND DRAMATIC COACH. AN ENTHUSIASTIC AND CHARISMATIC ARTIST, SHE IS TRULY A MULTI-FACETED AND UNIQUELY GIFTED ARTIST. SHE IS THE WIDOW OF FRENCH SINGER AND MUSICALS PERFORMER WILLY FRATELLINI, HEIR TO THE FAMOUS FRATELLINI DYNASTY (1932-1994).
Jacqueline Ameye, plus connue sous le nom de Line May, est née à Roubaix. Après avoir envisagé le métier de coiffeuse, elle montre fort jeune un talent inné pour la danse rythmique et l'acrobatie. Pendant le second conflit armé, Line May prend part à des actions de bienfaisance et à des soirées artistiques au profit de prisonniers. Lors d'un gala, on la prie de donner un numéro de quadrille: elle est remarquée par deux danseuses de la troupe du Grand-Théâtre de Roubaix. Elle est alors à peine âgée de 13 ans … A 14 ans, elle débute, avec l'autorisation spéciale de ses parents, dans un théâtre professionnel. Elle est danseuse en tous genres, mêlant son talent de danseuse très agile, à celui d'acrobate de haute voltige. Ces deux années lui permettent d'apprendre les ficelles du métier et à laisser éclore son envie de chanter.
En 1942, elle débute comme danseuse à l'Hippodrome Théâtre de sa ville natale. Grâce à sa prédisposition musicale, elle devient soliste à compter de 1944, puis première fantaisiste et assure trois saisons au Théâtre Sébastopol (Lille) où elle remporte de beaux succès, car comme l’artiste le reconnaîtra plus tard, elle « avait l’âge et le physique des rôles ». Elle y assure une belle variété d’emplois et se fait remarquer dans des prestations plus épisodiques à l’instar d’intermèdes mêlant fantaisie, danse et chant (cf. La Veuve joyeuse, représentation du 30 juin 1948 pour les adieux de la troupe d’opérette).
Puis, elle est engagée en septembre 1948 par le Théâtre Royal de Liège pour deux saisons. En 1951, elle est au Théâtre de l’Alhambra (Bruxelles) qui recherche une première fantaisiste: elle s'y produit jusqu’en octobre 1954 pour ensuite jouer la comédie au Théâtre du Vaudeville (le temps d’une saison), tout en donnant des représentations occasionnelles des revues au météorique cabaret Le Gaiety (Bruxelles)
A compter de 1956, elle se produit au Grand-Théâtre de Verviers, puis après la fermeture controversée et largement injustifiée de l'Alhambra, Line May continue de se produire dans d'autres théâtres belges (Liège, Namur, Mons, Verviers, Spa, etc.) Elle continue, parallèlement, à donner des représentations en France. Sur le conseil du ténor Louis Izar, alors avisé directeur du Capitole de Toulouse, elle oriente ses caractérisations vers les grandes coquettes chantantes et dansantes, et surtout, les divettes. Ce répertoire offre de plus amples possibilités pour son talent. La chance lui sourit car lors d’une saison liégeoise, elle doit remplacer une divette souffrante: elle assume alors ainsi les premiers rôles de divette en Belgique : un nouveau tremplin.
Charleroi inaugure son Palais des Beaux-Arts en octobre 1957 : Line May s’y produit également à partir du 28 octobre 1959 : elle y assure de nombreuses saisons jusqu’en décembre 1982. Elle côtoie ainsi d'innombrables vedettes françaises et belges, prenant part à des représentations d'opérette et d'opérettes à grand spectacle. C’est une belle association artistique qui débute avec ce nouveau théâtre, en mesure d’accueillir des opérettes à grand spectacle importées du Théâtre du Châtelet ou de Mogador. Elle y chante son répertoire jusqu’en 1982, se produisant aux côtés d’artistes de tout premier plan de la trempe d’André Baugé, Bourvil, André Dassary, Fernandel, Guy Fontagnère, Henri Gui, Rudi Hirigoyen, Luis Mariano, Henri Gui, Michel Trempont, Marcel Merkès, Nicole Broissin, Maria Candido, Paulette Merval, Mady Mesplé, Maria Murano, Jacqueline Vallière, et tant d’autres. Mais elle poursuit son étroite association avec les théâtres de Belgique, plus particulièrement avec l’Opéra de Liège, devenu l’Opéra Royal de Wallonie, en qualité de soliste, s’orientant de plus en plus vers des rôles de composition et vers la mise en scène : elle quitte ce théâtre en janvier 1988.
C’est Line May qui assure la création de la première version française (adaptation due à Marc Cab) de Hello Dolly!, le 26 mars 1971 à Liège : elle est Dolly Gallagher Levi, une composition qu’elle investit d’une présence solaire et d’un aplomb scénique stupéfiant. Du reste, elle reprend régulièrement cette comédie musicale américaine en province, tant le succès est grand. Parmi ses partenaires : Guy Fontagnère, Jean Bonato, Luc David, etc. Une création successive en français à lieu au Grand-Théâtre de Nancy (3 mars 1972) avec Annie Cordy, suivie de la première parisienne à Mogador (28 septembre 1972) toujours avec la pétulante Annie Cordy et, dans le rôle de Barnaby, Willy Fratellini …. Il est donc infondé d’attribuer la création française à Annie Cordy.
Line May crée également Oklahoma! le 22 décembre 1972 à l’O.R.W. de Liège et South-Pacific (ou plutôt, Sud-Pacifique) au Grand-Théâtre de Verviers le 8 novembre 1974.
A Marseille, elle chante La Route fleurie aux côtés de Bourvil: c'est un vif succès qui lui vaut d'être recrutée par Henri Varna pour des saisons au Casino de Paris dans la revue Sensations (1957-1959). C'est à ce moment-là qu'elle rencontre Willy Fratellini (1932-1994), qu'elle épouse et aux côtés duquel elle entreprend des tournées d'opérette. Elle évoluera vers les emplois de "grande coquette", après avoir été fantaisiste et divette. En 1962, elle crée Farandole d'amour, de Jacques Ledru (notamment avec Rudi Hirigoyen et Gérard Boireau à mise en scène), au Casino d'Enghien. Saison 1963-1964, elle est invitée par Maurice Lehmann pour des séries de Valses de Vienne au Théâtre Mogador. Saison 1964-1965, Maurice Lehmann la contacte et lui propose des séries de Valses de Vienne au Théâtre du Châtelet. Lors de cette même saison, elle est Domino dans la création à Lille de La Belle Arabelle au Théâtre Sébastopol (opérette de Marc Cab et Francis Blanche) : elle y retrouve de bons collègues tels que Maryse Vidal, Pierrette Longeron, Sylvia Paule, Robert Piquet, Henri Murgue, Michel Thesse et Claude Cétin. En avril 1966, elle assure, après la première lilloise, une tournée avec la création d'Entrez dans la danse (de Guy Lafarge), où elle est une inénarrable Duchesse de Mollebranche. Line May prend également part à la création de Joli tambour, l’opérette de Pascal Bastia à Bordeaux en 1973. Saisons 1974 et 1978, elle est invitée par le couple légendaire formé par Marcel Merkès et Paulette Merval pour une longue série de tournées avec l’opérette Douchka (rôle de Palacha), sur une musique de Georges Garvarentz et Vienne chante et danse (rôle de Marie-Sophie), le dernier succès d’Henri Varna, musique de Jack Ledru. Cette tournée l’entraîne dans des villes telles que (par ordre d’apparition) : Nantes, Toulon, Toulouse, Metz, Nancy, Rochefort-sur-Mer, Nogent-sur-Marne, Nice, Avignon, Boulogne-sur-Mer, Montpellier, Nîmes, Angers, Le Mans, Limoges, Rouen, Dijon, Rennes, Puteaux, Tours, Marseille, Draguignan, Lyon, Lausanne, etc. Elle retourne en Belgique, notamment à Charleroi, Mons et bien-sûr, à Liège, une ville que l’artiste affectionne tout particulièrement.
En France, Line May se produit également à (par ordre d’apparition) Toulouse, Enghien-les-Bains, Toulouse, Marseille, Reims, Lille, Bordeaux, Paris, Avignon, Lyon, Rouen, Le Mans, Grenoble, Nice, Tourcoing, Besançon, Angoulême, Vichy-les-Bains, Firminy, Puteaux, Asnières, Issy-les-Moulineaux, Dunkerque, Nancy, Fontenay-sous-Bois, Dieppe, Draguignan, Perpignan, Tours, Calais, etc. Elle donne des représentations en Suisse, en Algérie et en Martinique (en tournée en 1957).
Avec le temps, c’est une sereine évolution de carrière qui amène Line May à s'intéresser de plus en plus au spectacle lui-même et aux facettes de sa conception, mais également à la réalisation de spectacles, principalement en France. Elle joue quelques rôles au théâtre, expérience qui lui plaît, mais qu’elle ne juge pas assez « complète et enrichissante » (notamment au Théâtre Molière de Bordeaux). En effet, chanter, danser et jouer sont trois éléments essentiels au talent de Line May qui vers les années 1970 décide de délaisser les grandes coquettes au profit de ce qu’elle appelle non sans une point de malice « les rôles de chauve », soit les emplois de composition, les duègnes, les Desclausaz, bref : les rôles à perruques. C’est dans cet état d’esprit qu’elle approche le rôle de Dolly qui exige tout de même plus d’énergie et d’aplomb que ce qu’elle décrit en riant comme « les vieilles rombières ». Et pour la pétillante et sémillante Dolly, c’est une totale réussite musicale et scénique, car elle y « brûle les planches » (cf. La Chronique, Liège, 25 mars 1971).
Après le succès de Hello Dolly!, elle décide de se consacrer à la mise en scène, tout en chantant encore volontiers des rôles de composition. C’est ainsi qu’elle officie en qualité de metteur en scène dans des productions de La Vie parisienne, La Périchole, Les Saltimbanques, La Chaste Suzanne, Le Pays du sourire, la Veuve joyeuse, Rêve de valse, Ciboulette, Violettes impériales, Dédé, Pas sur la bouche, Chanson gitane, Rose-Marie, Oklahoma, Hello Dolly !, Quatre jours à Paris, La Route fleurie et Un de la canebière. Après avoir vécu aux côtés de Willy Fratellini dans le Pavillon de propriété de l’illustre famille, en 1971 ils acquièrent un beau terrain et une maison en banlieue parisienne : une allée de noyers mène à la petite villa qui regorge des souvenirs des deux artistes. Après la disparition de Willy Fratellini, Line May occupe toujours sa maison. Toujours fort active, curieuse et s’intéressant à tout, elle mont plusieurs spectacles (comédie), tout en se consacrant à son jardin et à ses animaux. Elle dispense avec sa générosité coutumière des cours d’interprétation musicale à de jeunes éléments. Elle laisse un legs télévisuel et discographique.